La COVID-19 et les MII
Groupe de travail sur la COVID-19 de travail sur la COVID-19 et les MII de Crohn et Colite Canada : lignes directrices
(mise à jour : 14 mars 2023)
Remarques du groupe de travail sur la COVID-19 et les MII :
Le groupe de travail sur la COVID-19 et les MII de Crohn et Colite Canada a été constitué en mars 2020 au moment de la déclaration de l’état de pandémie de SARS-CoV-2 (COVID-19). Ses objectifs étaient les suivants :
- évaluer l’impact de la COVID-19 sur les personnes vivant avec une maladie inflammatoire de l’intestin (MII);
- interpréter l’évolution rapide des données probantes relatives au risque, à la vaccination et au traitement de la COVID-19 chez les personnes atteintes de MII;
- fournir des ressources éducatives et des conseils à la communauté des personnes touchées par les MII.
Compte tenu de l’évolution des preuves scientifiques depuis la déclaration de l’état de pandémie il y a trois ans, nous avons archivé le contenu éducatif et les documents d’orientation précédents, car ils sont considérés comme obsolètes. Pour trouver des informations détaillées sur les activités du groupe de travail au cours de sa première année, veuillez consulter le rapport intitulé Le Rapport de 2021 sur l’impact des maladies inflammatoires de l’intestin au Canada (en anglais seulement), produit par Crohn et Colite Canada et le Canadian Gastro-Intestinal Epidemiology Consortium.
Le groupe de travail sur la COVID-19 et les MII s’est réuni le 10 janvier 2023 pour examiner les recommandations actuelles et communiquer des conseils actualisés aux personnes vivant avec une MII, avec des discussions ultérieures par courriel. Veuillez noter que les recommandations ci-dessous s’appliquent aux éléments probants disponibles en mars 2023 et peuvent devenir obsolètes ou inexactes à l’avenir. Veuillez consulter votre médecin pour savoir si ces recommandations sont pertinentes ou s’appliquent à vous selon votre état de santé.
Vaccinations
Port du masque
Utilisation de médicaments antiviraux
Recommandations du groupe de travail
Vaccinations :
- Nous recommandons fortement que tous les patients atteints d’une MII reçoivent la première série de 3 doses de vaccins COVID-19 à base d’ARNm (disponibles au Canada sous les noms Comirnaty® de Pfizer-BioNTech et Spikevax® de Moderna). Les vaccins bivalents ou polyvalents doivent être utilisés comme série primaire pour fournir la couverture la plus à jour contre les souches virales en circulation. Ces vaccins se sont avérés sûrs et efficaces pour réduire le risque d’infection à la COVID-19 et à la COVID-19 grave chez les patients atteints d’une MII. Les vaccins à sous-unités protéiques (Nuvaxovid® de Novavax) ou les vaccins à particules pseudo-virales à base de plantes (Covifenz® de Medicago) sont également probablement sûrs et efficaces, mais n’ont pas été étudiés chez les patients atteints d’une MII.
- Suite à la série initiale, nous recommandons fortement des doses de rappel supplémentaires tous les 4 à 6 mois. Nous suggérons qu’elles soient administrées 4 à 6 mois après une dose précédente, ou 3 à 4 mois après une infection naturelle connue et confirmée par la COVID-19.
- Nous recommandons que des doses de rappel utilisant des versions bivalentes ou polyvalentes du vaccin soient administrées pour fournir la meilleure couverture contre les souches du SARS-CoV-2 actuellement en circulation. Nous recommandons fortement qu’une dose bivalente ou polyvalente soit administrée immédiatement à toute personne atteinte d’une MII qui n’a reçu auparavant que les formes monovalentes du vaccin.
Autres vaccins (sauf COVID-19) chez les personnes vivant avec une MII
En général, les patients atteints d’une MII devraient recevoir tous les vaccins non vivants standards disponibles au Canada. Les personnes qui prennent des médicaments immunosuppresseurs ne doivent pas recevoir de vaccins vivants. Les personnes qui ne prennent pas de médicaments immunosuppresseurs peuvent recevoir des vaccins vivants et non vivants.
Les médicaments immunosuppresseurs comprennent :
- Stéroïdes systémiques (prednisone, méthylprednisolone, prednisolone)
- Azathioprine
- Méthotrexate
- Produits biologiques (infliximab, adalimumab, golimumab, ustekinumab, vedolizumab, risankizumab).
- Petites molécules (tofacitinib, upadacitinib).
Pour plus d’informations sur les vaccinations chez les personnes atteintes de MII, veuillez consulter les lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne de gastroentérologie :
Part 1 – Live Vaccines (en anglais)
Part 2 – Inactivated Vaccines (en anglais)
Port du masque :
Il existe de nombreux facteurs de risque de transmission de la COVID-19 (maladie virale aérogène). Ceux-ci incluent les environnements intérieurs (par rapport à l’extérieur), en particulier ceux dont la ventilation est mauvaise, et la prévalence de la COVID-19 dans la population locale. Les recommandations ci-dessous vous sont fournies à titre d’orientation générale, mais chaque personne doit tenir compte du risque de transmission dans sa région et des facteurs de risque de la COVID-19 grave (âge avancé, autres maladies chroniques, etc.).
- Nous recommandons aux patients atteints de MII d’envisager de porter un masque N95 ou KN95 bien ajusté dans certains contextes :
- Environnements intérieurs bondés, y compris les transports en commun.
- Emplacements mal aérés.
- Environnements extérieurs très denses et encombrés.
D’autres données probantes indiquent que les patients qui contractent la COVID-19 (ou d’autres virus) peuvent présenter un risque de poussées de MII (inflammation active résultant d’une infection). Par conséquent, cette recommandation devrait s’appliquer à tous les patients atteints d’une MII, qu’ils prennent ou non des médicaments immunosuppresseurs.
- Nous recommandons aux patients atteints d’une MII de faire attention à la ventilation dans les zones intérieures et d’utiliser des masques dans les endroits mal ventilés. Nous suggérons l’utilisation de filtres HEPA, de boîtes Corsi-Rosenthal et d’ouvrir les fenêtres dans les environnements intérieurs avec des personnes présentant un risque de COVID-19 grave. Nous suggérons que les patients présentant un risque de MII utilisent des détecteurs portables de CO¬2 pour surveiller la qualité de l’air et éviter les endroits mal ventilés avec de grandes foules.
Vous trouverez plus d’informations (en anglais) à :
Ventilation and COVID-19 transmission
- Nous recommandons fortement le port du masque à l’intérieur pour :
- les patients atteints d’une MII qui souffrent de troubles cardiaques ou respiratoires sous-jacents graves ou d’autres maladies d’organes cibles;
- les patients atteints d’une MII qui prennent des stéroïdes systémiques à une dose équivalente à la prednisone > 20 mg/jour (ou > 0,5 mg/kg/jour chez les enfants).
- les patients atteints d’une MII non vaccinés ou sous-vaccinés (>6 mois depuis le dernier vaccin, ou vaccin monovalent uniquement).
- Crohn et Colite Canada préconise fortement la déstigmatisation du port du masque dans les lieux publics. De nombreuses personnes à risque de COVID-19 grave ou d’autres infections virales, ainsi que celles qui souhaitent simplement se protéger, devraient avoir la liberté de choisir de porter un masque. Ces personnes ne doivent pas être intimidées, discriminées ou exclues à cause de ce choix.
Utilisation de médicaments antiviraux :
- Nous recommandons l’utilisation de Paxlovid® chez les patients atteints d’une MII après une infection de COVID-19 confirmée, sauf en cas d’interactions médicamenteuses importantes ou d’autres contre-indications (veuillez consulter votre médecin, votre infirmière praticienne ou votre pharmacien). De nouvelles données probantes indiquent que le Paxlovid® pourrait réduire le risque de séquelles post-aiguës de COVID-19 (COVID longue) (voir article de presse dans le JAMA ici). Les critères de qualification pour le Paxlovid® varient selon la province. Cependant, les adultes immunodéprimés peuvent recevoir une ordonnance de Paxlovid® dans la plupart des provinces, et des ordonnances non officiellement approuvées peuvent être fournies à certains enfants par des médecins spécialistes en pédiatrie. Veuillez consulter votre médecin, votre infirmière praticienne ou votre pharmacien pour savoir si vous êtes admissible dans votre région.