Danse, danse, MII : une rencontre avec Moe Brody

Black and white photo of Moe dancing

Copropriétaire du centre de danse Harbour à Vancouver, Moe Brody est reconnue internationalement comme chorégraphe, enseignante et mentor.  

Ce qui rend Moe encore plus fascinante, c’est qu’elle vit avec la maladie de Crohn tout en accomplissant plein de choses.  

Voici comment notre conversation avec elle sur la vie en général, la maladie de Crohn et sa vidéo de danse récemment publiée, Sh*tty Day « Journée m*rdique », qu’elle a utilisée pour mettre en lumière de façon artistique ses réalités de vie avec la maladie de Crohn.

Q.  Comment s’est déroulé votre diagnostic ? 

J’ai la chance d’avoir le même médecin depuis l’année de mon diagnostic. Notre forte relation et ses contacts m’ont permis de voir un gastro-entérologue assez vite. Même si j’ai été diagnostiquée rapidement, je suis restée avec beaucoup de questions sans réponse.

J’ai quitté l’hôpital avec un dépliant « Vivre avec la maladie de Crohn ». C’était rempli d’instructions générales - pas de produits laitiers, pas d’aliments frits ou épicés. Le stress était énorme, je travaillais à temps plein et je devais tout comprendre – la seule personne que je connaissais qui avait la maladie de Crohn était mon père et nous n’étions pas vraiment proche l’un de l’autre.  

Q. Quel était le plan afin de redevenir « Moe » ?

Ils ont prescrit des médicaments et un régime restrictif, mais il s’agissait surtout d’essais et erreurs. Si un médicament ne fonctionnait pas, on passait au suivant. J’ai eu beaucoup de mal à établir une routine – j'avais souvent du mal à me souvenir quels médicaments je devais prendre et à quel moment.  

Ma résection a eu lieu lorsque j’avais environ 40 ans, et peu après j’ai reçu des médicaments par injection. Malheureusement, avec l’âge, la maladie s’est aggravée, mais je pense que c’est aussi lié au stress de mon travail. 

En ce moment, je fais de mon mieux afin de garder mes symptômes sous contrôle à l’aide d’un régime alimentaire et de suppléments qui aide avec la diarrhée.

Q. Sur qui avez-vous compté pour obtenir du support ? 

Ça été une mission en solo pour moi, j’étais très seule et l’affaire c’est que j’étais pas du tout confortable à l’idée de partager mon histoire avec d’autres... 

Q. À part la médication ou le régime alimentaire... qu’est-ce qui vous a aidé ? 

J'aime beaucoup rester chez moi, j’aime pouvoir me reposer à la maison, cela m’aide à trouver la paix. Entre l’art, l’artisanat, regarder mes séries préférées, la lecture, marcher avec mon chien, une vie discrète est la clé de mon bonheur.  

Mon travail est très demandant et bruyant, il a donc toujours été important pour moi de trouver la sérénité à la maison.

Q.  D’où est venu la passion pour la danse ? D’où est venu l’idée de fusionner la dance et la maladie de Crohn ? 

La danse a toujours été là pour moi... tout le monde a besoin d’une distraction saine avec cette maladie.  

Il n’y a pas de connexion directe entre la danse et la maladie de Crohn, à part le fait que je l’utilisais comme une distraction, ils étaient complètement séparés et j’ai pu poursuivre une carrière dans ce domaine.  

Ma vie avec la maladie de Crohn a été une inspiration pour ce projet, Sh*tty Day « Journée m*rdique ».

Q. Votre vidéo Sh*tty Day « Journée m*rdique » - comment y êtes-vous arrivé ? 

Au départ, je n’avais pas réalisé le nombre de personnes que ça pourrait aider.  À la base, j’ai réalisé cette vidéo avec une vision étroite.  

Une fois que je l’ai vu diffuser, le but était de faire parvenir cette vidéo aux personnes qui en avaient vraiment besoin, les membres de la communauté des MII. 

C’était super de voir la vidéo diffusée pour la première fois, car ça a demandé beaucoup de travail et c’était évidemment très personnel.

Q.  Quelle est la prochaine étape pour vous ? 

Avant tout, je veux amplifier le message Sh*tty Day « Journée m*rdique » de plus en plus. J’ai des idées pour une suite mais je veux qu’il y ait du temps entre les deux vidéos. J’aime beaucoup incorporer l’humour dans mes messages et je vais continuer à le faire.

Q. Quelle est LA chose que vous aimeriez partager à d’autres personnes atteintes de la maladie de Crohn ? 

Faites avec ce que vous avez, mais faites du mieux que vous pouvez. Entourez-vous d’un bon groupe de personnes. Les groupes de soutien sont très importants parce qu’ils vous font comprendre que vous n’êtes pas seul – ils aident à normaliser la vie avec une MII.  

Déstressez du mieux que vous pouvez ! Trouvez des moyens de vous détendre quand vous pouvez et profitez de la vie que vous avez. 

Vous pouvez regardez la vidéo de Moe ci-dessous:



Pour en apprendre plus sur Moe et sur sa carrière incroyable, visitez son site web moebrody.com 

Vous souhaitez partager votre histoire ? Envoyez-nous un courriel à publications@crohnsandcolitis.ca 

  • Les taux de ces maladies au Canada figurent parmi les plus élevés du monde.
  • 1 CANADIEN SUR 140 vit avec la maladie de Crohn ou la colite
  • Pour la première fois, les familles nouvellement arrivées au Canada contractent la maladie de Crohn et la colite
  • Depuis 1995, l’incidence de la maladie de Crohn chez les enfants canadiens de 10 ans et moins a presque doublé
  • Les gens sont le plus souvent diagnostiqué avant 30 ans.

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