Vers de nouveaux sommets avec la colite ulcéreuse

Mark Scherle escalade
Photo par Mark Scherle | Mots par Rasheed Clarke

Grimpeur et photographe, Mark Scherle était déterminé à ne pas laisser les maladies inflammatoires de l’intestin l’empêcher de vivre ses aventures.

Mark Scherle regarde toujours plus haut.

C’est ce qui arrive généralement lorsque l’on s’adonne à l’escalade de rocher, car l’on recherche des points d’appui et des lignes pour guider son ascension. Mark a à son actif moultes parois rocheuses difficiles; ainsi, lorsque les défis de la colite ulcéreuse se sont présentés en 2012, cet homme de 33 ans originaire de London, en Ontario, n’a pas baissé les yeux.

« Je me souviens m’être réveillé un peu confus après ma coloscopie pour entendre le gastroentérologue me dire que j’avais la colite ulcéreuse. Il m’a alors tendu un dépliant donnant plus de détails sur cette dernière. Honnêtement, j’étais un peu perplexe, car je n’avais jamais entendu parler de cette maladie auparavant », déclare Mark.

« J’espérais qu’avec le diagnostic, nous allions être en mesure de résoudre mon problème, mais en parcourant le dépliant, j’ai réalisé rapidement que ce ne serait pas le cas. Toutefois, le battant que je suis a décidé très tôt qu’il ne laisserait pas la maladie lui dicter son attitude ou sa vie », poursuit il.

Certes, Mark fait montre d’une attitude positive, mais la vie avec la colite ulcéreuse n’est pas toujours aisée. Malgré de nombreux essais de médicaments et modifications à son régime alimentaire, les symptômes bien connus de la maladie ont persisté : visites fréquentes et urgentes aux toilettes, présence de sang dans les selles et douleurs abdominales.

En conséquence, Mark s’efforce de toujours garder une longueur d’avance sur la colite ulcéreuse, tant dans son quotidien que lors de ses expéditions dans la nature. 

« Le fait d’être confronté à une colite ulcéreuse en phase active pendant mes déplacements exige un peu plus de planification. C’est toujours un gros plus que d’avoir des lingettes et de savoir à l’avance où se trouvent les toilettes publiques les plus proches. Dans l’arrière pays, l’étiquette exige d’enterrer ses déchets, de ne pas les laisser traîner sur les sentiers », déclare t il.

Les personnes aux prises avec la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse sauront vous dire que malgré les meilleurs plans, des difficultés imprévues peuvent toujours survenir. C’est arrivé à Mark durant une ascension à Squamish, en Colombie Britannique.

Lui et son partenaire d’escalade étaient en train de suivre un parcours d’une hauteur de 500 mètres. Alors qu’il était accroché à une face rocheuse verticale à 100 mètres au-dessus du sol, Mark a éprouvé un besoin impérieux d’aller aux toilettes.

« Il était hors de question de redescendre au sol, car cela aurait nécessité trois rappels. Mais par chance, j’ai repéré une saillie parfaite à environ 15 mètres de la ligne que nous suivions. Il y avait de la terre et même un petit arbre dessus, explique Mark. J’ai donc pu retirer mon baudrier d’escalade en toute sécurité et me rendre à la saillie pour y faire ce que j’avais à faire. Sur le chemin du retour, j’ai réalisé que la montée n’était en fait pas si facile. »

Les accidents évités de justesse alors qu’il était suspendu à une falaise n’ont pas fait passer à Mark le goût de l’aventure en plein air. En fait, cela l’exhorte plutôt à explorer davantage.

« Pour moi, la vraie aventure consiste à s’éloigner de la civilisation et à accepter une certaine part de risque, explique t il. Ce risque, il est présent lors d’activités telles que la randonnée pédestre dans l’arrière pays, la descente de rivières tumultueuses ou l’escalade de montagnes. Sans l’élément de risque, c’est seulement de l’exercice. »

Mark a décidé d’aller encore plus loin en combinant son amour de l’aventure et ses aptitudes professionnelles comme photographe. Il mène actuellement deux grands projets consistant à créer des récits et des photographes qui saisissent l’esprit de la nature, de l’aventure, de la curiosité et de la passion. Ces projets lui font parcourir le Canada entier pour de l’escalade, de la randonnée pédestre, de l’écriture, de la photographie et des discussions à propos de la maladie de Crohn et de la colite.

« Le principal objectif de mes projets, en ce qui concerne la communauté des MII, est de permettre aux gens de réaliser que la maladie ne doit pas limiter ce que vous êtes capable d’accomplir. Vous avez encore la possibilité de vivre une vie très active et bien remplie », dit Mark.

Alors qu’il est à la recherche de nouvelles aventures, Mark a également amorcé un nouveau traitement pour sa colite ulcéreuse, et il demeure convaincu qu’il sera en mesure de maîtriser sa maladie. Bien qu’il soit parfois difficile d’arborer un sourire radieux en raison des écueils des maladies inflammatoires de l’intestin, Mark sait qu’il est important d’essayer de conserver une attitude positive.

« La colite ulcéreuse est, certes, un changement important dans la vie d’une personne, mais ce n’est pas une condamnation à mort. De plus, une communauté fantastique est là pour appuyer les gens qui en ont besoin », dit Mark.

Suivez les aventures de Mark Scherle, découvrez ses photographies et apprenez-en davantage à propos de ses projets au www.markscherle.com.

  • Les taux de ces maladies au Canada figurent parmi les plus élevés du monde.
  • 1 CANADIEN SUR 140 vit avec la maladie de Crohn ou la colite
  • Pour la première fois, les familles nouvellement arrivées au Canada contractent la maladie de Crohn et la colite
  • Depuis 1995, l’incidence de la maladie de Crohn chez les enfants canadiens de 10 ans et moins a presque doublé
  • Les gens sont le plus souvent diagnostiqué avant 30 ans.

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