Tests et diagnostic
Votre médecin vous donnera probablement un diagnostic de maladie de Crohn ou de colite ulcéreuse uniquement après avoir écarté les autres causes possibles de vos signes et symptômes. Il se servira d’une combinaison de tests et de procédures pour repérer des signes des maladies inflammatoires de l’intestin (MII), y compris des analyses de sang, des procédures endoscopiques, des procédures d’imagerie (rayons X, ultrasons, tomodensitométrie et IRM) ainsi que des tests fécaux.
Ces tests, ainsi que le suivi thérapeutique pharmacologique, peuvent également être utilisés pour suivre l’évolution de votre maladie, l’inflammation et la réponse aux médicaments.
S’agissant du diagnostic et des tests, il convient d’examiner certaines des différences entre la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn :
Colite ulcéreuse
- Cette maladie touche le côlon (gros intestin). Elle affecte toujours le rectum et s’étend vers le haut à partir de là.
- La mesure dans laquelle le côlon est touché varie d’un patient à l’autre.
- Chez certains patients, seule une version restreinte de la maladie touche le rectum.
- Chez d’autres patients, la maladie affecte l’ensemble du côlon.
Maladie de Crohn
- Cette maladie touche potentiellement l’entièreté du tube digestif, y compris l’œsophage, l’estomac, tant l’intestin grêle que le côlon, et/ou le rectum.
- La maladie de Crohn peut toucher n’importe quelle partie du tube digestif, qui va « de la bouche à l’anus ». Le côlon peut être affecté par des ulcères (ou de profondes lignes blanches). Il peut y avoir alternance de zones normales et de zones touchées.
- Chez certaines personnes, la maladie s’attaque à la partie supérieure du système digestif, ce qui comprend l’œsophage, l’estomac et le début de l’intestin grêle.
- Seul l’intestin grêle est touché chez certains patients.
- Tant l’intestin grêle que le côlon sont touchés chez certains malades, alors que seul le côlon est touché chez d’autres malades.
PROCÉDURES ENDOSCOPIQUES
La colite ulcéreuse (rappel : elle ne touche que le rectum et le côlon) peut être évaluée au moyen de la coloscopie. Il peut être plus difficile de mettre en œuvre la même procédure pour la maladie de Crohn, vu que l’intestin grêle présente une longueur de 22 pieds et qu’il a plusieurs plis.
Coloscopie
Dans le cas de la maladie de Crohn, l’endoscopie peut être utilisée pour visualiser la partie supérieure de l’intestin. On va alors vers l’arrière à partir du rectum, on traverse le côlon et on se rend jusqu’à la dernière partie de l’intestin grêle. Toutefois, les techniques actuelles de coloscopie et d’endoscopie ne permettent de se rendre que dans une petite portion de l’intestin grêle.
Endoscopie par capsule
L’endoscopie par capsule consiste à avaler une pilule qui renferme une caméra, laquelle, en se déplaçant dans le système digestif, prend des photos. Les médecins n’utilisent pas très souvent l’endoscopie par capsule dans le cas de la maladie de Crohn, car il peut arriver que la caméra demeure coincée dans des parties plus étroites du tube digestif. Toutefois, chez certains patients, ce test peut être utile.
TECHNIQUES D’IMAGERIE
Repas baryté
Dans le cadre de la technique de la radiographie de l’intestin grêle au moyen d’un repas baryté (qui porte aussi le nom de « transit de l’intestin grêle »), le patient boit un liquide cireux de couleur blanche appelé baryum. Cette substance permet de mieux visualiser le tube digestif au moyen de rayons X. Alors que le baryum s’écoule dans le tube digestif, le technicien prend une série de photos et parfois des vidéos. Ce test n’est plus beaucoup utilisé.
Ultrasons
Parmi les technologies d’avenir pour l’évaluation des MII, on compte la technologie des ultrasons, qui consiste à employer des ondes sonores de haute fréquence pour créer des images. Toutefois, il est difficile de réaliser des photos de bonne qualité au moyen de cette technique, qui exige une formation très spécialisée. Elle fait appel à une étude très détaillée et elle n’est pas facile à obtenir au Canada.
Entérographie par tomodensitométrie
Un tomodensitomètre est un appareil à rayons X perfectionné. L’entérographie est une technique consistant à prendre des photos de l’intestin. Parfois, on administre par intraveineuse un produit de contraste. L’entérographie par tomodensitométrie est très courante.
Entérographie par résonnance magnétique
Une technique prometteuse pour l’examen de l’intestin grêle est l’entérographie par résonnance magnétique. Elle consiste à employer une machine d’IRM pour prendre des photos de l’intestin. L’entérographie par résonnance magnétique n’utilise pas de rayons.
Dans le cadre de l’entérographie par résonnance magnétique, une machine d’IRM utilise des ondes magnétiques pour capter des images de l’intestin du patient. II s’agit d’une machine de grandes dimensions à l’intérieur de laquelle se trouve un tunnel. Le patient s’allonge sur le dos et passe dans le tunnel pendant que les images sont captées.
Voici quelques étapes à suivre avant de subir un test par IRM :
- Vous devez retirer tous les objets métalliques qui peuvent être magnétisés, par exemple les bijoux
- Habituellement, vous devez boire un liquide (parfois du baryum ou du sorbitol) avant le test, ce qui permet de mieux visualiser les parois de l’intestin
- Le personnel vous administre aussi par intraveineuse un agent de contraste appelé gadolinium, qui est différent de l’agent de contraste que vous recevriez dans le cas d’une tomodensitométrie
Durant l’IRM, il pourrait vous être demandé de temps à autre de retenir votre souffle. Cela vous permettra de demeurer immobile pendant la prise des photos.
Les images obtenues au moyen de l’entérographie par résonance magnétique sont de très haute résolution et présentent beaucoup de détails. Un avantage de cette méthode (et aussi de la tomodensitométrie) est qu’elle donne la possibilité au radiologue de voir toute l’épaisseur de la paroi intestinale. Cela peut procurer de précieux renseignements.
L’entérographie par résonnance magnétique montre les parties enflammées de l’intestin de manière très nette, en blanc. Elle permet aussi de distinguer les zones enflammées des tissus cicatriciels.
EXAMENS DES SELLES
Calprotectine fécale
La calprotectine est une protéine se trouvant dans les globules blancs. Lorsque votre intestin est enflammé, les globules blancs se rendent dans la zone touchée. Pendant que les globules blancs combattent l’inflammation, ils libèrent leur contenu, y compris de la calprotectine. Cela fait augmenter le taux de calprotectine dans vos selles. Non seulement ce test indique t il s’il y a inflammation, en plus, il peut déterminer le degré de gravité de cette dernière.
Chez les patients qui savent qu’ils souffrent d’une MII, ce test peut être utilisé pour déterminer si la maladie est active ou maîtrisée. Ce test est souvent employé lorsqu’un patient amorce un nouveau traitement, afin de déterminer s’il est efficace, au lieu d’une coloscopie. En outre, ledit test peut aider à établir quels patients devront faire l’objet de tests plus poussés au moyen de la coloscopie.
Pour le médecin de famille, ce test peut être utile, car il peut lui donner la possibilité de déterminer quels patients souffrant de diarrhées doivent faire l’objet de tests de dépistage de MII plus poussés.
Le test de la calprotectine fécale est un test très pratique dans le cadre duquel l’échantillon de selles peut être recueilli à la maison et envoyé par la poste au laboratoire.
PHARMACOVIGILANCE THÉRAPEUTIQUE AVEC ANALYSES DE SANG
La pharmacovigilance thérapeutique est utilisée dans le cas des médicaments biologiques comme l’infliximab. Au départ, certains patients réagissent bien à ces nouveaux médicaments, mais au fil du temps, cela change, et les médicaments fonctionnent moins bien.
Les produits biologiques sont administrés sous forme d’injection ou de perfusion aux quelques semaines. Au moment de la dose initiale, le taux du produit dans le sang grimpe à un niveau que l’on appelle un « pic », et, au fil du temps, ce taux redescend à un niveau que nous désignons sous le nom de « creux ». Puis, une autre dose est administrée et le taux grimpe de nouveau.
Le creux d’un médicament, juste avant la prochaine dose, est en fait très important et il peut aider à prédire la mesure dans laquelle la maladie est maîtrisée. Les résultats tendent à être meilleurs chez les patients qui affichent encore un bon niveau de médicament juste avant leur prochaine dose.
La vitesse à laquelle les médicaments sont éliminés de l’organisme varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes produisent en fait des anticorps contre le produit biologique, ce qui fait que le médicament est éliminé plus rapidement. Si le médicament est éliminé trop rapidement, il n’en reste plus suffisamment, d’où une perte importante d’efficacité.
Le médecin peut procéder à des tests visant à déterminer le taux de médicament présent dans l’organisme du patient immédiatement avant la prochaine dose, ainsi qu’à établir si l’organisme du patient a produit des anticorps contre ce médicament. Si le patient affiche un faible taux de médicament et qu’il ne produit pas d’anticorps, il existe une autre raison pour laquelle le médicament est éliminé si rapidement, et le médecin peut administrer une plus forte dose de médicament pour compenser.
Si, au contraire, le taux de médicament est faible dans votre organisme et que ce dernier produit des anticorps, il n’est probablement pas nécessaire de continuer à prendre ce médicament particulier et il est peut-être temps de passer à un autre médicament. En outre, si le taux de médicament est élevé avant la prochaine perfusion, mais que la maladie n’est pas bien maîtrisée, il conviendrait peut-être de changer de médicament.
QUE NOUS RÉSERVE L’AVENIR?
Le secteur des méthodes de diagnostic et des tests pour les MII a connu de nombreuses améliorations. Dans l’avenir, il serait utile :
- De disposer d’outils pour prédire chez quels patients l’évolution de la maladie présentera plus de difficultés, afin de pouvoir leur consacrer davantage de ressources pour les aider
- De pouvoir déterminer quel médicament est le plus adéquat pour un patient donné, afin d’éviter le recours excessif à la méthode essai-erreur
- De pouvoir effectuer des tests permettant d’établir si une personne est atteinte d’une MII avant même qu’elle ne présente des symptômes de cette dernière, afin d’être en mesure de mettre en œuvre des soins préventifs
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