Cannabis médical

Qu'est-ce que c'est que le cannabis?

Vous vous demandez si le cannabis peut contribuer à atténuer les symptômes des maladies inflammatoires de l’intestin? Nombreuses sont les personnes qui se posent cette question. Plusieurs patients aux prises avec la maladie de Crohn ou la colite souhaitent en savoir davantage sur l’utilisation du cannabis à des fins de traitement. Dans cette section, nous explorerons les avantages et risques potentiels de l’utilisation du cannabis, nous passerons en revue les données probantes sur le sujet et nous présenterons des considérations d’ordre pratique pour vous aider à prendre des décisions éclairées à propos du cannabis médical.

On dit du cannabis qu’il est l’une des plus anciennes plantes agricoles. Une souche de cette plante, appelée «chanvre», a été employée à différentes fins industrielles au fil du temps, notamment dans la fabrication d’aliments (graines de chanvre), de produits du papier, de vêtements, de cordes, d’isolants et de biocarburants. D’autres souches du cannabis, cultivées de manière à présenter des feuilles et des fleurs, offrent une teneur plus élevée en « cannabinoïdes » et peuvent être employées à des fins médicales et récréatives. 

L’utilisation du cannabis comme médicament remonte à des temps immémoriaux. Déjà, autrefois, on s’en servait pour guérir les blessures et apaiser la douleur. Récemment, le potentiel médical du cannabis a suscité un intérêt croissant, compte tenu de ses effets sur différents symptômes. Le cannabis médical a été légalisé au Canada en 2001 pour le traitement d’un certain nombre de problèmes de santé.

Le cannabis est également employé à des fins récréatives en raison de ses propriétés psychoactives. En octobre 2018, le Canada a adopté le projet de loi C-45, la Loi sur le cannabis, lequel légalisait le cannabis récréatif à l’échelle du pays. 


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Services Médicaux contre Récréatifs

Il n’existe pas de réelle différence entre le cannabis médical et le cannabis récréatif. Seul l’objectif recherché change. « Médical » ou « récréatif » désigne l'objectif de la personne qui le consomme. Parfois, il y a un chevauchement. 

Si vous comptez utiliser le cannabis pour ses propriétés médicinales, les caractéristiques de la plante qui pourraient vous intéresser sont celles qui vous feront vous sentir mieux et donneront un répit à votre corps. Habituellement, le cannabis médical offre une concentration plus élevée en CBD.

Si vous vous servez du cannabis à des fins récréatives, il vous faudra probablement tenir compte de la quantité de THC présente dans la plante et porter une attention particulière à votre méthode de consommation ainsi qu’au moment de la consommation pour que cela cadre avec vos activités. Rappelez vous que c’est le THC qui procure ce « high », ou effet d’euphorie.

Le cannabis médical est prescrit par un professionnel de la santé. Le patient doit obtenir une autorisation médicale pour procéder à l’achat auprès d’un vendeur autorisé.  Plus d'explications à propos de l’accès au cannabis figurent dans une portion ultérieure, «Comment accéder au cannabis», de cette page. 

La légalisation du cannabis pourrait accroître les possibilités de recherches cliniques sur le rôle du cannabis dans la gestion des maladies inflammatoires de l'intestin. 


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Pourquoi choisir le cannabis?

Les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin peuvent envisager de considérer le cannabis pour différentes raisons.

  • On peut souhaiter utiliser un traitement parallèle ou complémentaire aux thérapies traditionnelles.

  • Le cannabis est perçu comme étant naturel et inoffensif.

  • L’utilisation du cannabis gagne en popularité et est moins « taboue ».

  • Il existe probablement un avantage à utiliser le cannabis comme solution de rechange aux opioïdes et autres drogues.

Plusieurs personnes vivant avec une MII ont déclaré que l’utilisation du cannabis leur permettait de soulager leurs symptômes tels que la douleur, la nausée, la diarrhée et la perte d’appétit ainsi que d’améliorer leur humeur générale.


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Façons de consommer du cannabis

Les produits du cannabis sont offerts sous différentes formes. Le cannabis peut être fumé, inhalé ou ingéré. Il se présente aussi sous forme d’huiles, de capsules et de produits comestibles. La plupart des gens utilisant le cannabis à des fins médicinales le consomment sous forme d’huile ou de vapeur.  La manière dont le cannabis est consommé peut avoir une influence sur ses effets. Cela sera expliqué plus en détail dans la section «Effets et Sécurité du Cannabis» ci-dessous.

Fumer

Traditionnellement, le cannabis se fume sous forme de joint. Le fait de fumer du cannabis comporte plusieurs des risques associés au tabagisme; c’est pourquoi les professionnels de la santé déconseillent de fumer le cannabis. La fumée du cannabis contient plusieurs des substances chimiques que renferme le tabac et elle peut être dommageable pour les poumons.

Vaporisation

La vaporisation est désormais une manière répandue de consommer le cannabis, tant médicalement que récréativement.  Le vapotage consiste à chauffer le cannabis jusqu’à ce qu’il s’en dégage une vapeur que l’on inhale au moyen d’un embout buccal. 

Huiles et produits comestibles

Des produits comestibles, tels que des carrés au chocolat ou des oursons en gélatine, contenant du cannabis peuvent également être consommés, quoiqu’ils soient légaux uniquement dans certaines provinces du Canada. La consommation de cannabis par cette voie est davantage risquée pour un certain nombre de raisons. Si les ingrédients ne sont pas mesurés correctement lors de la confection de produits comestibles maison, ces derniers peuvent être plus puissants que prévu. En outre, lorsque le cannabis est avalé, ses effets prennent plus de temps à se manifester. Les gens ont donc tendance à en reprendre pour obtenir les effets désirés, ce qui peut causer une surdose. De plus, le cannabis ingéré prend également plus de temps à être éliminé du corps.


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Cannabinoïdes et souches

Que sont les cannabinoïdes?

Le cannabis contient différents composants appelés «cannabinoïdes», lesquels sont les ingrédients actifs de la plante (plus de 70 cannabinoïdes sont répertoriés à ce jour). Deux des principaux cannabinoïdes sont le delta 9-transtétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).

Cannabinoïdes (THC contre CBD)

Le THC est possiblement le cannabinoïde le plus connu. Il est associé à l’ingrédient psychoactif présent dans le cannabis qui procure aux utilisateurs la sensation d’euphorie, ou « l’état high », lequel comprend une élévation de l’humeur, un état de relaxation, une augmentation de l’appétit et l’analgésie. Le THC présente également certains effets négatifs comme l’anxiété et l’irritabilité.

Le CBD est associé aux effets plus calmants du cannabis. Il peut également contrer certains des symptômes négatifs se rattachant au THC. 

Le système endocannabinoïde

Le corps humain comporte un système endocannabinoïde qui régule différentes fonctions telles que la douleur, l’appétit, l’humeur et la réponse au stress. Ce système se compose d’endocannabinoïdes (cannabinoïdes naturels produits par notre organisme) qui stimulent nos récepteurs cannabinoïdes. Ces derniers détectent les changements dans l’environnement du corps. Ils se trouvent dans différentes parties du corps dont le cerveau, le foie, le système nerveux et plus particulièrement le tube digestif. 

Lorsqu’une personne consomme du cannabis, les cannabinoïdes présents dans ce dernier (THC, CBD et autres) imitent ceux qui se trouvent dans le corps et activent les mêmes récepteurs. Dans l’intestin, ces récepteurs déclenchent certaines réponses comme la régulation de l’inflammation, de la douleur, de la nausée, de la satiété ainsi que des vomissements et, possiblement, l’altération de la fonction de barrière intestinale (l’étanchéité de l’intestin).

Pour faire leur effet, les cannabinoïdes se lient aux récepteurs cannabinoïdes à la surface des différentes cellules. Il a été rapporté que certains des effets pouvant alors se manifester amélioraient les symptômes des patients atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin.

Souches du cannabis

Les différentes souches de cannabis comportent différentes combinaisons de cannabinoïdes. Le CBD et le THC constituent les principaux ingrédients actifs de la plante du cannabis, mais lorsque le cannabis est consommé, les utilisateurs obtiennent l’effet d’un certain nombre de composants de la plante.

Les deux souches de cannabis les plus courantes sont appelées indica et sativa. On dit de l’indica qu’il offre un effet plus relaxant, tandis que le sativa a un effet plus énergisant. Il existe également des souches hybrides qui combinent les deux.


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Effets et sécurité du cannabis

La durée des effets

La durée des effets du cannabis variera selon la méthode de consommation retenue. Il est important de garder cela à l’esprit lorsque vient le temps de choisir une méthode de consommation du cannabis à des fins médicinales. 

L’intensité (ou la puissance des effets) la plus forte est obtenue par l’inhalation (c’est-à-dire en fumant ou en vaporisant le produit), mais avec cette méthode, la durée des effets est plus courte. Si vous fumez ou vaporisez le cannabis, les effets sont plus rapides et peuvent habituellement se faire sentir au bout de quelques minutes, le pic étant normalement atteint entre 30 minutes et une heure. Les effets peuvent durer de deux à quatre heures.

Si vous prenez le cannabis par voie orale avec un produit comme un brownie ou une huile, les effets prennent beaucoup plus de temps à survenir, ils n’atteignent habituellement leur plus haut point que de deux à trois heures plus tard et ils durent beaucoup plus longtemps. Il faut faire preuve de précaution lorsque l’on ingère du cannabis, car ce dernier prend alors plus de temps à se diffuser dans la circulation sanguine, les effets prennent plus de temps à se faire sentir et éventuellement à se dissiper. Sachez que les produits de cannabis comestibles ne sont légaux et disponibles que dans certaines provinces canadiennes. 

Effets secondaires à court terme

Lorsque le cannabis est consommé en quantités faibles ou modérées, il est relativement sans danger. Cependant, la consommation de cannabis peut entraîner certains effets à court terme, notamment:

  • Déficiences physiques tels que perte de concentration ou de mémoire à court terme, désorientation, confusion, étourdissements, et somnolence

  • Altération des capacités motrices et de la perception

  • Augmentation de l'anxiété, de la paranoïa, de la méfiance, et des hallucinations

  • Bouche sèche et toux

  • ​Fatigue

  • Réactions cutanées

  • Nausées et vomissements

  • Battement rapide du cœur

Effets néfastes du cannabis à long terme

Il existe peu de données sur les dangers de la consommation de cannabis à long terme, il est donc conseillé de faire preuve de prudence.

  • Impact sur les fonctions cérébrales comme la mémoire, la concentration, la prise de décision et le jugement. 

  • Risque accru de problèmes de santé mentale, comme le développement de la dépression, de l'anxiété, de la psychose et de la schizophrénie.

  • Problèmes physiques pouvant affecter le système respiratoire, comme les symptômes de la bronchite chronique lorsque l'on fume.

  • Risque potentiel de dépendance ou d'accoutumance.  Un faible pourcentage de consommateurs de cannabis développent une dépendance, ce qui est beaucoup plus faible que la consommation d'autres substances comme l'alcool, le tabac et d'autres drogues.

  • Peut entraîner des symptômes de sevrage en cas d'arrêt de la consommation, comme la colère, l'agressivité, les cauchemars, l'insomnie, les maux de tête, l'anxiété, l'irritabilité, la dépression, les fringales, la diminution de l'appétit, les douleurs d'estomac, les frissons et la transpiration 

  • Contrairement à la plupart des autres drogues, aucun décès n'a été attribué au seul cannabis. (Il faudrait que quelqu'un consomme une quantité incroyablement élevée de cannabis pour faire une overdose).

  • Le cannabis fumé peut être néfaste dans la maladie de Crohn. Un nombre limité d'études a rapporté une amélioration avec le cannabis fumé.

  • Une forte consommation de cannabis est associée à une maladie gastro-intestinale plus grave, mais elle est relativement inoffensive en quantités faibles à modérées.

Syndrome d’hyperémèse du cannabis

La consommation intensive de cannabis est associée au syndrome d’hyperémèse du cannabis, un état mettant en cause des nausées, un faible appétit, des vomissements et des douleurs abdominales. Les symptômes disparaissent lorsque les gens cessent d’utiliser le cannabis. 

Risque accru de chirurgie

Selon cette étude, chez les patients atteints de la maladie de Crohn, la consommation de cannabis pendant six mois ou plus est un facteur prédictif important de la nécessité d'une intervention chirurgicale.

Cannabis et adolescents

L’usage du cannabis n’est pas recommandé chez les personnes de moins de 21 ans, leur cerveau n’étant pas entièrement développé. Le cannabis peut nuire au développement du cerveau, plus particulièrement le cortex préfrontal, zone du cerveau qui se développe en dernier. Cette zone est responsable d’aptitudes telles que planifier d’avance et peser les risques et les dangers reliés aux décisions que nous prenons. Durant cette période de la croissance d’une personne, la consommation de cannabis risque davantage de faire apparaître certains troubles de santé mentale.

Cannabis et fécondité

Il a été avancé que l’utilisation du cannabis sur une longue période pouvait affecter la qualité du sperme, notamment en diminuant la quantité de spermatozoïdes, leur concentration et leur motilité. D’une part, certains travaux de recherche laissent croire que le cannabis peut retarder ou inhiber l’ovulation et réduire le nombre de spermatozoïdes. Toutefois, il importe de préciser que de tels travaux s’appuient sur l’utilisation autodéclarée du cannabis. D’autre part, une étude récente de l’Université de Boston suggère qu’il est possible que le cannabis ne nuise pas aux tentatives de conception. Cependant, tant que d’autres recherches n’auront pas été effectuées, les médecins recommandent d’éviter le cannabis dans ce contexte.

Cannabis et grossesse

L’utilisation de cannabis durant la grossesse peut avoir une incidence négative sur le développement comportemental et cognitif du bébé.  Cela peut notamment causer un petit poids à la naissance, un travail prématuré ou une mortinaissance. La Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada (SOGC) recommande d’éviter le cannabis durant la grossesse. 


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Cannabis pour la gestion des MII

Le cannabis peut-il améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de troubles gastro-intestinaux? La recherche en est à ses débuts, mais les patients ont fait état de certains effets thérapeutiques dans la gestion des douleurs abdominales, des nausées, de la diarrhée et de l'amélioration du sommeil, de l'appétit et de la qualité de vie. 

Études observationnelles versus études cliniques

Le cannabis n'étant plus légal depuis longtemps, la recherche est limitée. Les professionnels de la santé ne sont pas totalement conscients du rôle thérapeutique que le cannabis peut jouer, mais peuvent s'appuyer sur certaines études cliniques et observationnelles. Ils n'ont pas non plus eu l'occasion d'étudier les effets à long terme, car la popularité croissante du cannabis en médecine est récente.

Des études d'observation suggèrent que les patients utilisent le cannabis pour soulager les symptômes associés aux MII. Dans les études d'observation, le chercheur observe simplement les participants et enregistre ce qui se passe sans intervenir. Les études cliniques, en revanche, sont contrôlées et randomisées pour obtenir des résultats impartiaux. Ce type de recherche vise à répondre à une question spécifique.

Les études humaines sur le cannabis et la gestion des MII présentent certaines lacunes, notamment:

  • La consommation de cannabis est souvent sous-déclarée.

  • Un biais de rappel est présent. Le biais de rappel est une erreur due au fait que les souvenirs ou la mémoire des gens ne sont pas toujours exacts.

  • Il n'y a pas de paramètres ou de mesures objectives pour montrer l'amélioration des symptômes.

  • La petite taille des échantillons, les délais de recherche courts et le peu ou l'absence de suivi peuvent affecter les résultats.

Soulagement des symptômes et qualité de vie

Les études d'observation sur les patients atteints de MII sont encore limitées, mais les premières recherche suggèrent que les patients utilisent le cannabis pour soulager les symptômes associés aux MII.

La première raison pour laquelle les patients consomment du cannabis est le contrôle des douleurs abdominales. Les patients atteints de MII ont également signalé une amélioration des douleurs articulaires, des douleurs abdominales et des crampes après avoir consommé du cannabis. Des améliorations du sommeil, une réduction de la diarrhée, des nausées et de l'appétit ont également été signalées après la consommation de cannabis.

Meilleure souche pour le soulagement des symptômes 

On ne sait pas encore quel est le meilleur type ou la meilleure souche de cannabis pour le traitement des symptômes des MII. Certains suggèrent que la souche indica est plus efficace pour réduire la douleur, contrôler la nausée et aider au sommeil, mais il y a peu de preuves sur les différents avantages des différentes souches.

Cannabis et inflammation intestinale  

Le cannabis peut masquer l'inflammation parce que les symptômes se sont améliorés, mais il y a peu de preuves que le cannabis joue un rôle anti-inflammatoire. Rien ne prouve que le cannabis modifie positivement l'évolution de la maladie. 

Il n'existe pas non plus de preuves démontrant un quelconque bénéfice du cannabis dans les troubles de la motilité intestinale. La motilité intestinale est liée au mouvement du système digestif. Il s'agit de l'expansion et de la contraction des muscles du tractus gastro-intestinal.

Une forte consommation de cannabis est associée à des maladies gastro-intestinales plus graves, mais il est relativement inoffensif en quantités faibles à modérées. La consommation de cannabis pendant plus de 6 mois a été associée à un risque accru de chirurgie chez les patients atteints de la maladie de Crohn. De plus, le cannabis fumé peut être nuisible dans la maladie de Crohn, et un nombre limité d'études ont rapporté une amélioration avec le cannabis fumé. 

Il existe peu de preuves à l'appui de l'utilisation du cannabis pour le traitement des maladies gastro-intestinales, mais certains suggèrent qu'il améliore la qualité de vie et soulage certains symptômes.

Cannabis et autres médicaments 

Le cannabis ne peut pas remplacer les traitements conventionnels ou les médicaments utilisés pour la maladie de Crohn ou la colite. Rien ne prouve que le cannabis est un anti-inflammatoire efficace. Vous ne voulez donc pas arrêter les thérapies de première ligne recommandées par votre médecin et les remplacer par du cannabis. 

Le cannabis ne peut pas guérir MII. Si vous prenez du cannabis en combinaison avec d'autres médicaments, parlez-en directement à votre prestataire de soins de santé. 

Recherche sur le cannabis et les MII

Pour en savoir plus sur les études qui portent sur l'efficacité du cannabis dans la prise en charge des MII, cliquez sur les articles ci-dessous : 

Utilisation thérapeutique du cannabis dans les maladies inflammatoires de l'intestin (MII)

La consommation de cannabis soulage les symptômes des patients atteints de maladies inflammatoires de l'intestin mais est associée à un pronostic plus défavorable chez les patients atteints de la maladie de Crohn 

Le cannabis induit une réponse clinique chez les patients atteints de la maladie de Crohn : Une étude prospective contrôlée par placebo


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Le dosage pour le cannabis médical

Le dosage est hautement individualisé. Il n’existe pas de doses définies de cannabis pour des troubles médicaux particuliers, bien que l’information dont on dispose actuellement suggère qu’une dose quotidienne allant jusqu’à 3 grammes est courante chez les utilisateurs expérimentés.  

Certaines recherches ont permis de conclure qu’une combinaison de THC et de CBD est la solution la plus efficace. En mode individuel, c’est le THC qui est le plus efficace.

Si vous n’avez jamais consommé de cannabis dans le passé, demandez à une personne de confiance d’être avec vous la première fois où vous en ferez usage, au cas où vous éprouveriez des effets indésirables. Commencez lentement et graduellement (par exemple 1 mg de THC) et attendez 30 minutes avant de prendre d’autres bouffées ou inhalations, afin de jauger la force de la substance et les effets qui se manifestent.

L’augmentation de la dose doit se faire lentement et au besoin.

Rappelez-vous de tenir votre professionnel de la santé au courant de vos habitudes de dosage.


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Parler avec les autres du cannabis

Comme le cannabis n’a pas d’effet sur l’inflammation, il ne peut remplacer les traitements médicaux classiques. Soyez ouverts et francs avec votre professionnel de la santé. Dites-lui ce que vous utilisez et pourquoi, au cas où il y aurait des interactions avec d’autres médicaments sous ordonnance qu’il faut savoir.

Vous pourriez également consigner dans un journal de bord vos doses et vos symptômes.

Soyez prêt à répondre à ces questions : 

  • Quels symptômes le cannabis vous aide-t-il à gérer?

  • Quelle quantité consommez-vous (en grammes, si possible)?

  • De quelle manière le consommez-vous (fumée, vapotage, huile, etc.)?

  • Quel type de souche utilisez-vous? 

  • Comment se déroule votre expérience?

Comment discuter avec votre famille/vos enfants?

Lorsque vous discutez de cannabis avec votre famille, soyez prêt à répondre aux questions de manière honnête et à garder le dialogue ouvert et continu. Expliquez les avantages qu’offre le cannabis pour la gestion de vos symptômes et précisez aussi que votre professionnel de la santé vous conseille tout au long de ce processus.

En ce qui concerne les enfants, vous voudrez peut-être déterminer dans quelle mesure ils connaissent le cannabis et quelle est leur impression à son sujet. Expliquez les faits en insistant sur les avantages médicaux, les effets secondaires physiques, la sécurité, les implications légales (par exemple en ce qui concerne la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis) et tous risques qu’il faut savoir.

Rappelez-vous de bien réfléchir à l’utilisation que vous faites de la substance et de vos stratégies d’adaptation, afin de savoir quoi dire à vos enfants le moment venu. Cherchez à instaurer un climat de confiance afin qu’ils puissent s’adresser à vous s’ils ont des questions et aussi partager avec vous leurs propres expériences. 


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Le cannabis et la loi

La Loi sur le Cannabis

Le cannabis médical est devenu légal au Canada en 2001. Pour sa part, le cannabis récréatif a été légalisé récemment, soit en octobre 2018, en vertu de la Loi sur le cannabis.

La Loi contribue à l’établissement de règles entourant la production, la distribution, la vente et la possession de cannabis. Elle énonce les exigences en matière de sécurité et de qualité du cannabis, y compris en ce qui concerne la restriction de l’accès au cannabis pour les jeunes et l’imposition de sanctions pénales aux personnes qui enfreignent la loi. 

Le cannabis est légal pour les adultes de 18 ou de 19 ans, selon la province ou le territoire considéré(e)
 
Voici quelques points importants à retenir à propos de cette Loi :

  • Il est légal de posséder jusqu’à 30 grammes de cannabis à la fois. 

  • Il est légal de consommer du cannabis dans les lieux autorisés seulement. Ces lieux varient d’une province ou d’un territoire à l’autre. En règle générale, fumer dans votre domicile est correct (si vous êtes locataire, vérifiez auprès de votre propriétaire). Fumer est également permis dans la plupart des espaces verts publics. Toutefois, il ne faut pas fumer à proximité des installations récréatives ou encore des établissements scolaires et hospitaliers.

  • Il est légal de faire pousser jusqu’à quatre plantes de cannabis par résidence pour un usage personnel.

  • Des sanctions pénales sont prévues pour les infractions telles que la conduite avec les facultés affaiblies par le cannabis ou le fait d’être en possession de cannabis au moment de traverser des frontières internationales.

  • Le cannabis légal comprend le cannabis frais ou séché, l’huile de cannabis, les graines ou les plantes.

  • L’achat de produits comestibles à base de cannabis ou d’extraits de cannabis est encore illégal; toutefois, vous pouvez en confectionner vous-même.

Cannabis et conduite automobile

Les effets secondaires de la consommation de cannabis peuvent altérer la conduite. La conduite sous l'emprise de drogues, y compris le cannabis, est illégale. Les forces de l'ordre sont formées pour détecter les conducteurs sous l'emprise de drogues.  Les répercussions de la conduite en état d'ébriété peuvent inclure des amendes, des confiscations et des accusations. Discutez avec votre professionnel de la santé du moment où vous devez consommer du cannabis pour assurer votre sécurité sur la route.

Les règles concernant la conduite alors que l’on est en possession de cannabis diffèrent d’une province à l’autre. Voici quelques recommandations d’ordre général :

  • Conservez vos factures pour prouver que le cannabis a été acheté dans des points de vente autorisés.

  • Gardez le cannabis dans son emballage d’origine, scellé.

  • Laissez le cannabis dans le coffre arrière, hors de portée, pendant vos déplacements.

  • Ne laissez pas de cannabis sans surveillance dans le véhicule. Transportez-le du point A au point B.

Cannabis et voyages

Ne traversez pas des frontières internationales avec du cannabis – pas d’exceptions. Il est illégal de voyager à l’extérieur du Canada avec du cannabis, même en provenance et à destination de pays où le cannabis est légal. Dans de rares cas, Santé Canada pourrait autoriser une personne à transporter du cannabis à des fins médicales en traversant des frontières internationales.

Prendre l’avion avec du cannabis au Canada est légal. Soyez prêt à montrer la documentation médicale nécessaire conformément à la réglementation si la quantité que vous transportez est supérieure à la quantité qu’une personne est autorisée à avoir en sa possession à des fins personnelles récréatives (30 grammes). L’huile de cannabis est assujettie aux restrictions imposées sur les liquides. Les contenants de 100 ml (3,4 oz) ou moins sont permis dans les bagages de cabine. 


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Lieu de travail et école

Cannabis et lieu de travail

En vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne, un employeur est tenu de prévoir, à l’intention des personnes qui sont autorisées à prendre du cannabis à des fins médicales, les mesures d’adaptation nécessaires à moins que cela n’entraîne une contrainte excessive. Le cannabis médical doit être considéré comme tout autre médicament sous ordonnance. Toutefois, la Loi sur la santé des non-fumeurs interdit de fumer et de vapoter du cannabis au lieu de travail. 

Les employeurs peuvent élaborer des politiques reliées aux dangers que posent les facultés affaiblies au travail afin de garantir que la sécurité ne soit pas compromise.  Assurez-vous de bien comprendre les politiques de votre employeur concernant le cannabis médical avant d’utiliser ce dernier au travail.

Cannabis dans l'enseignement postsecondaire

Bien que la consommation de cannabis soit désormais légale, elle est interdite dans les établissements scolaires, sur les terrains de ces établissements, dans les zones publiques se trouvant à l’intérieur de 20 mètres de ces terrains et dans les garderies, y compris en milieu familial, conformément à la Loi favorisant un Ontario sans fumée. Ladite loi vise également le tabac et les cigarettes électroniques. 

Les personnes qui ont besoin de cannabis à des fins médicales sont autorisées à le transporter sur la propriété de l’établissement scolaire. Les étudiants et les membres du personnel peuvent utiliser du cannabis médical sur la propriété à condition qu’il ne se présente pas sous forme de produit à fumer ou à vapoter (il peut s’agir, par exemple, de capsules et d’huiles de cannabis). Il incombe aux conseils scolaires d’élaborer des politiques concernant l’administration et l’entreposage des médicaments dans les établissements scolaires. 


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Comment accéder au cannabis

Cannabis récréatif et médical

Le cannabis peut être acheté directement d’un vendeur détenant un permis fédéral ou d’un point de vente provincial autorisé, ou on peut le cultiver soi-même. 

Si vous aimeriez accéder à du cannabis pour un usage médical, discutez avec votre professionnel de la santé afin de déterminer si le cannabis est bon pour vous. Ces professionnels de la santé peuvent vous fournir une autorisation médicale conforme au Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales.

Avec ce document, vous pouvez vous inscrire auprès d’un producteur autorisé de votre choix en communiquant directement avec lui ou en vous rendant sur son site Web pour remplir un formulaire d’inscription. Le médecin qui procède à l’autorisation peut offrir au patient d’envoyer en son nom le document médical au producteur autorisé. 

Les limites d’entreposage personnelles prévues à la Loi sur le cannabis indiquent que vous êtes autorisé à avoir en votre possession : a) un approvisionnement de 30 jours de ce que votre professionnel de la santé vous a prescrit; ou b) 150 grammes – selon la première occurrence. Les personnes autorisées à accéder au cannabis à des fins récréatives doivent être prêtes à prouver qu'elles sont légalement autorisées à en posséder plus de 30 grammes si les membres des services de police le leur demandent. 

Vous pouvez changer de producteur autorisé en tout temps en annulant votre inscription avec votre producteur actuel et en obtenant un autre document médical de votre professionnel de la santé pour vous inscrire auprès de votre nouveau producteur.

L’emballage des produits de cannabis légal portera un « timbre d’accise » indiquant que les droits applicables ont été payés et fera mention de toutes caractéristiques de sécurité et marques d’identification particulières. L’emballage comportera également le symbole standard du cannabis ainsi que les avertissements de santé obligatoires. 

Couverture par l’assurance 

Actuellement, le cannabis médical n’est couvert par aucun régime d’assurance public. Comme le cannabis médical n’a pas encore de numéro d’identification de médicament (DIN), les programmes provinciaux d’assurance maladie, comme l'OHIP en Ontario, ne le couvrent pas. Il ne figure pas dans les formulaires pharmaceutiques et il n’a pas fait l’objet du processus officiel de Santé Canada concernant l’approbation des médicaments.

Il se pourrait que le régime d’avantages sociaux de votre lieu de travail couvre l’utilisation du cannabis médical pour certains problèmes de santé dans le cadre d’un régime d’assurance privé. Habituellement, le cannabis médical est considéré comme une dépense admissible et est donc inclus dans les comptes de frais de santé.

Communiquez avec votre service des ressources humaines pour savoir si le régime d’avantages sociaux de votre lieu de travail couvre le cannabis médical.

Soins de compassion

Plusieurs producteurs autorisés offrent un «tarif de compassion» ou un rabais aux personnes bénéficiant de l’aide sociale ou considérées à faible revenu.

Anciens Combattants Canada a une politique de remboursement pour le cannabis médical acheté d’un producteur autorisé, à raison d’un maximum de trois grammes par jour. 


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Ressources supplémentaires

Vidéo: Consommation de cannabis pour Crohn et colite 

Regardez la vidéo ci-dessous pour apprendre d'un gastro-entérologue et d'un expert la façon dont le cannabis est utilisé pour la gestion des symptômes chez les personnes atteintes de MII. Cette vidéo est en anglais. Les sous-titres français seront bientôt disponibles.

Président:

Le Dr Christine Turbide est gastro-entérologue au Foothills Medical Centre et à l'Université de Calgary.

Vidéo: Cannabis et maladies inflammatoires de l'intestin 

Regardez la vidéo ci-dessous pour apprendre d'un gastro-entérologue et d'un expert les cannabinoïdes et les effets du cannabis sur l'esprit et le corps. Cette vidéo est en anglais. Les sous-titres français seront bientôt disponibles.

Présidents:

Le Dr Keith Sharkey (Ph.D.) est professeur de physiologie et de pharmacologie et Crohn et Colite Canada titulaire d'une chaire de recherche sur les MII à l'université de Calgary.

Le Dr Yasmin Nasser (MD Ph.D. FRCPC) est professeur assistant clinique au département de médecine et clinicien-scientifique à la division de gastro-entérologie et d'hépatologie de l'université de Calgary.


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